
Vincent Cespedes
Philosophe, écrivain, conférencier, compositeur
Vincent Cespedes est un philosophe et un essayiste français. Entre l'intime et le politique, sa pensée s'organise autour de trois axes : la création de sens, la quête de l'efficience interpersonnelle et la critique sociale. Apprécié des médias pour ses positions franches et ses idées nouvelles, il intervient également dans les nombreux débats sur la citoyenneté, la prospective, l'amélioration des organisations et des pratiques professionnelles, tant dans le monde hospitalier qu'en entreprise, ou pour les grandes écoles, les institutions et les associations.
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Podcast La Voie Subtile
3 minutes pour comprendre…
Que signifient le cogito cartésien ou le pari de Pascal ? Qu'est-ce que l'herméneutique de Paul Ricoeur, l'existentialisme de Jean-Paul Sartre ou la pop philosophie de Gilles Deleuze ? Quelles sont les théories des philosophes féministes ?
YSIYA : Le reflet d’une absence, le cri d’une présence
C’est une couverture qui regarde. Un regard qui vous fixe. Sans ciller. Vous êtes capturé avant même de comprendre. Les traits sont nets, découpés. Le noir et le blanc s’affrontent, se marient. Cette femme – ou cette idée – est là, toute proche, mais déjà ailleurs. Sa peau, marquée de zébrures, semble raconter une histoire inachevée, un corps traversé par une tension qu’elle ne résoudra jamais. Ysiya. Le nom claque. Court. Syllabes comme des éclats. Et pourtant, derrière ce cri, il y a un silence. Une absence volontaire. Elle est ici pour disparaître, ici pour se cacher dans vos pensées.
Cet album n’est pas une œuvre. C’est un pacte. Une invitation à entrer dans un monde où la douceur est une violence, où chaque note est une blessure ouverte que l’on porte avec gratitude. « Mull it Over » : le départ. Une incantation pour ne pas sombrer. Les mots ne sont pas là pour consoler. Ils appuient là où ça fait mal. « You can kill someone with words. Or release. » Mais peut-on vraiment libérer ? La voix, aussi fragile qu’une corde tendue, effleure la réponse sans jamais l’atteindre. Parce que l’atteindre serait trahir. Et alors, tout s’effondrerait.
Puis vient Soulmate. Là encore, la douceur est un mensonge. Les harmonies bercent, mais c’est un berceau de verre, prêt à se briser. La quête d’une âme sœur n’a jamais été romantique : c’est une guerre, une fouille dans les décombres d’une mémoire commune. « Need for a memory. Need for a soulmate. » Chaque note est une lampe torche dans l’obscurité. Et pourtant, l’éclat est fugace. On touche à la lumière, mais on ne la tient jamais.
Fine della Strada. L’italien surgit, un murmure qui s’impose comme une vérité. Le mur est là, froid, infranchissable. Et pourtant, il est traversé. Pas par les corps, mais par la musique. Les trompettes pleurent des adieux que les mots n’osent pas formuler. La ville s’étend, infinie. Mais cette infinité est une prison. Une beauté cruelle, comme un horizon qui recule à chaque pas. Vous écoutez, et soudain, vous êtes cette silhouette qui marche sans fin. Chaque ruelle est une impasse. Chaque détour un retour au même point.
Avec Grey Confetti, l’album entre dans l’ironie. Mais une ironie qui ne fait pas rire. Les confettis gris tombent, insignifiants, comme la pluie d’une fête oubliée. Ce n’est pas la couleur qui manque, c’est le sens. « Things you own end up owning you. » Ce n’est pas une critique. C’est un verdict. Le piano glisse, presque désinvolte, mais chaque note est un éclat de miroir brisé. Vous vous y voyez. Ce n’est pas beau, mais c’est vrai.
Et enfin, Wait & Flee. La déflagration. Les guitares tranchent. La batterie cogne. Ce n’est pas une chanson, c’est une évasion. Mais une évasion sans destination. « With each new departure, I die. » Partir pour fuir. Fuir pour rester. La contradiction est insoutenable. Et pourtant, elle est là, partout. Dans chaque riff, dans chaque souffle. Le morceau avance, inexorable, comme un train que vous savez condamné à dérailler. Mais vous ne sautez pas. Vous restez. Jusqu’au bout.
La boucle se referme avec Fine della Strada en version instrumentale. Tout est dit, et pourtant, rien ne l’est. Les trompettes, le piano, dialoguent dans le vide. Chaque note flotte, comme un fragment de vérité refusée. L’absence de voix est une invitation. À qui, à quoi ? À vous d’en décider.
YSIYA n’est pas un album. C’est un espace. Une tension. Un paradoxe. Il ne cherche pas à plaire. Il cherche à marquer. À déranger. À imprégner. Ce n’est pas une œuvre que vous écoutez. C’est une œuvre qui vous écoute. Et ce qu’elle entend, c’est vous.
Vincent Cespedes, un philosophe et écrivain de renom, se distingue par sa capacité à captiver son public avec des interventions riches et stimulantes. Dans ses présentations, il plonge dans une variété de sujets philosophiques, mettant en lumière son approche unique de la pensée contemporaine. Ses réflexions et idées, à la fois pertinentes et provocantes, incitent à l'introspection et à la réflexion sur des thèmes modernes et actuels. Les interventions de Cespedes, comme celle dans la vidéo mentionnée, offrent un excellent moyen de se familiariser avec ses perspectives sur des questions philosophiques modernes, reflétant la diversité et la profondeur de sa pensée. En tant que conférencier, il attire l'attention non seulement par son érudition, mais aussi par sa capacité à connecter la philosophie avec le vécu quotidien, rendant ses sujets accessibles et pertinents pour un large public.
Hà Giang et Vincent Cespedes explorent la fascination et les limites de la technologie. Ils interrogent notre amour pour la tech, notre dépendance, et son impact sur nos vies.